Toujours au Service des Autres

#FreeRusesabagina
7 min readOct 19, 2020

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By Diane Rusesabagina

Le 31 août aurait dû être un jour ordinaire. Je me suis réveillé, j’ai bu mon café, j’ai embrassé mes enfants, et puis, je suis parti travailler. Cependant, ce n’était pas un jour comme les autres. La journée s’est transformée en cauchemar qui n’a cessé depuis lors. Ce jour-là, j’ai appris que mon père avait été kidnappé et était détenu illégalement au Rwanda.

Depuis que je suis toute petite, mon père Paul Rusesabagina m’a appris qu’il faut toujours être bon envers les autres sans rien attendre en retour. C’est ainsi qu’il vit sa vie et l’a toujours vécu. Il mène une vie au service des autres et il a tracé la voie pour moi et ses petits-enfants. Il est le pilier de notre famille et illustre ce que devrait être le comportement humain. Il a toujours aidé les autres que ce soit financièrement ou en leur prodiguant de précieux conseils de vie. C’est un père, un grand-père, un oncle et un ami pour beaucoup.

Il défend toujours ce qui est juste, et il le fait depuis son jeune âge. L’un de ses premiers emplois après avoir terminé ses études secondaires était d’être enseignant. Une fois, un collègue a eu un accident et s’est malheureusement cassé la jambe. L’école avait prévu de renvoyer ce professeur parce qu’il devait prendre du temps pour guérir. Quand mon père a entendu cela, il a pensé que c’était injuste et il n’a pas gardé le silence. Il a rallié le soutien de tous les autres professeurs de l’école et a protesté contre le projet de le licencier. Le plaidoyer de mon père à l’époque a conduit les enseignants à faire grève en faveur de leur collègue qui risquait de perdre son emploi. Sous la pression des élèves et des enseignants, l’école a décidé de ne pas renvoyer cet enseignant. Mon père ne se tait pas face à l’injustice.

Et cela a continué toute sa vie. Lorsqu’il a commencé à travailler à l’Hôtel des Milles Collines, il a, grâce à son bon travail et son intégrité, rapidement été promu à un poste de direction. En tant que manager, il avait le pouvoir d’embaucher des gens. Il a embauché de nombreuses personnes sans se soucier de leurs groupes ethniques ou religieux. Il ne se souciait pas de ces différences, il voyait tous les êtres humains comme égaux. En raison de la tension ethnique de l’époque, l’embauche de différents groupes ethniques l’a emmené à se faire caricaturer dans les journaux de Kigali. Il a été dépeint comme un serpent et d’autres symboles vils. Il a subi des pressions et des attaques à cause de cela. Pourtant, ça ne l’a pas découragé. Il savait qu’il défendait ce qui est juste. Il a toujours défendu les droits fondamentaux de toutes les personnes.

Aujourd’hui, il a été poursuivi et kidnappé pour son courage et son opposition à l’injustice. Le problème ici n’est pas seulement la sécurité de mon père. C’est devenu un problème international. Mon père est citoyen belge depuis 1999 et résident permanent américain depuis 2009. Dans les deux pays, il est un militant connu des droits de l’Homme. Il a été reconnu dans de nombreux pays à travers le monde pour sa bravoure et son plaidoyer continu en faveur des opprimés. Il a dénoncé les crimes du dictateur rwandais Paul Kagame, qui a tenté de le tuer et de le faire taire d’innombrables fois. Mon père s’est même plaint aux autorités belges lorsqu’il a entendu parler d’un complot que les autorités rwandaises avaient préparé pour l’empoisonner. Malgré ce qu’elles prétendent, les autorités rwandaise ne lui accorderont pas de procès équitable. D’autant plus que mon père n’as pas sa place dans une prison ou dans un tribunal puisque toutes ces accusations ont été inventées. Ils l’ont kidnappé, ligoté et lui ont bandé les yeux. Et jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas permis à ses avocats internationaux de le rencontrer. Tout cela montre non seulement une énorme injustice mais aussi un acte criminel venant du Rwanda.

Notre famille demande l’intervention des autorités belges, car l’un des droits fondamentaux de leurs citoyens a été violé, et nous n’avons pas encore entendu la Belgique le dénoncer. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression à la fois sur la Belgique pour qu’elle agisse et sur le Rwanda pour le libérer.

Ma famille et moi ne nous reposerons pas tant que notre père ne sera pas à la maison.

Diane Rusesabagina

English Translation Below

A Life of Service

By Diane Rusesabagina

The 31st of August should have been an ordinary day. I woke up, drank my coffee, and kissed my kids goodbye before driving off to work. However, it wasn’t a day like the others. The day turned into a nightmare that has continued ever since then. That day, I found out that my father had been kidnapped and was being illegally detained in Rwanda.

Since I was a little girl, my father Paul Rusesabagina taught me that we should always be good to others without expecting anything in return. That is how he lives his life. He lives a life of service for others, and he has modelled the way for me and his grandchildren. He is the pillar of our family and exemplifies what human behavior should be. He has always helped others financially, or with guidance and mentorship. He is a father, a grandpa, an uncle, and a friend to many.

He always stands up for what is right, and he has since a very young age. One of his first jobs after completing high school was being a teacher. Once, a colleague had an accident and unfortunately broke his leg. The school had planned to fire that teacher because he had to take time off to heal. When my father heard this, he thought it was unjust and he did not stay silent. He rallied the support of all the other teachers at the school and protested the plan to fire him. My father’s advocacy at the time led the teachers to strike together in favor of their fellow colleague who risked losing his job. With pressure from the students and teachers, the school decided not to fire that teacher. My father does not keep quiet in face of injustice.

And that continued throughout his life. When he began to work at the Hotel Des Milles Collines, his good work and integrity got him promoted quickly to a managing position. As a manager, he had the power to hire people. He hired many people without caring about what ethnic groups and religious groups they belonged to. He did not care about these differences, he saw every human as equals. Because of the ethnic tension of the time, hiring different ethnic groups got him caricatured in the local news. He was depicted as snake and other vile symbols. He faced pressure and attacks because of this. Yet, he did not care. He knew that he was standing up for what is right. He has always defended people’s fundamental rights.

Now, he has been pursued and kidnapped for his courage and opposition to injustice. The problem here isn’t only my father’s safety. It has become an international problem. My father has been a Belgian citizen since 1999 and a permanent American resident since 2009. In both countries, he has been a relentless activist for human rights. He has been recognized in many places around the world for his bravery and his continued advocacy for the oppressed. He denounced the crimes of the Rwandan dictator Paul Kagame, who has tried to kill him and silence him countless times. My father even complained to the Belgian authorities when he heard of a plot Rwandan authorities had come up with to poison him. Despite what they claim, Rwanda will not give him a fair trial. My father has no place in a prison or in a court since all these accusations were fabricated. They kidnapped him, tied him up, and blindfolded him. And until today, they have not allowed his international lawyers to meet with him.

Our family is asking for the intervention of the Belgian authorities, because one of their citizens’ fundamental rights have been violated, and we have yet to hear Belgium denounce this. We are asking for the international community to pressure both Belgium to act and Rwanda to release him.

My family and I will not rest until our father is home.

Diane Rusesabagina

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#FreeRusesabagina

#FreeRusesabagina is fighting for the freedom of the international humanitarian activist Paul Rusesabagina.